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Le stockage en vidéosurveillance |
Les points clés d’un bon système de stockage sont bien sûr la capacité, la rapidité (bande passante) et la fiabilité, ainsi que la sécurisation des données et la flexibilité de l’accès à ces données. Les contraintes légales devant être respectées.
La capacité Fortement liée aux paramètres d’acquisition comme la définition, le nombre d’ips, le format et le taux de compression, la taille du stockage nécessaire à un système de vidéosurveillance dépend également du nombre de jours pendant lesquels l’utilisateur désire conserver les images. Des minima en IPS et en résolution En ERP et sur la voie publique, l’application des recommandations techniques des lois Sarkozy comporte des minima, à vérifier absolument, de nombres d’ips et de résolution suivant le contexte et le but recherché. Dans tous les cas, une durée de stockage maximum de 30 jours devra être respectée pour satisfaire aux lois en vigueur. Ceci à des fins de protection de la vie privée et ne concernant bien entendu que les images n’ayant pas encore valeur de témoignage. Les logiciels de gestion des systèmes de vidéosurveillance se chargent eux-mêmes de l’effacement des images concernées par la limite de date. La rapidité La capacité totale des disques n’est bien sûr pas le seul critère de choix. Ils doivent posséder une rapidité nécessaire à plusieurs lectures/écritures simultanées dans de bonnes conditions. Outre les disques Scsi à 10.000 ou 15.000 tpm, plus coûteux, les disques Sata des séries professionnelles plus fiables, munis de 16 ou 32 Mo de mémoire cache, représentent aujourd’hui un excellent choix. Chez Seagate par exemple, les nouveaux disques de la gamme SV35 sont optimisés pour un streaming fluide. Les serveurs utilisés doivent disposer d’une bande passante suffisante pour l’ensemble des flux des caméras qui leurs sont allouées. C’est un point qu’il va falloir surveiller avec attention. Les bandes passantes des serveurs dédiés à la vidéosurveillance proposés par les fournisseurs spécialisés sont disponibles dans les spécifications. Une grande marque propose des NVR pour 64 flux à 35 Mbits/s ou à 70 Mbits/s : leurs usages dépendront des activités prévues en pointe sur l’ensemble des caméras raccordées. Pour être à peu près certain d’être confortable, une bande passante du nombre de caméras multiplié par 2 Mbits/s est un bon choix, voire 3 Mbits/s si on veut travailler en compression minimale avec des scènes de très forte activité. Suivant les besoins les caméras pourront être réparties sur plusieurs serveurs. A noter que l’analyse d’image réalisée sur les serveurs entraîne des besoins accrus en bande passante sur ceux-ci, et l’analyse intelligente réalisée sur les caméras a comme avantage de diminuer les besoins en bande passante sur les serveurs. L'offensive Seagate Cette seconde approche possède plusieurs avantages, comme en premier lieu de bien moindres coûts d’infrastructure sans travaux de génie civil. Par ailleurs, la zone sécurisée étant adjacente aux bâtiments, cela laisse la possibilité d’aller et venir dans le reste du site, ce qui peut être recherché dans certains cas. Quand elles sont fixées sur les parois des bâtiments, les caméras peuvent être directement mises en réseau, les câbles de réseau traversant simplement la paroi, en toute sécurité, à travers les supports ou des fourreaux anti-vandales placés à bonne hauteur. Suivant leur consommation, elles peuvent même être alimentées en PoE, bien que, de toutes façons, la ventilation ou le réchauffage des caissons en extérieur nécessitent une alimentation. La place de l’enregistrement Les contraintes de bande passante peuvent influencer la conception de l’architecture du réseau. Une bonne infrastructure de transport permettra d’acheminer l’ensemble des images vers un lieu sécurisé, et il s’agit sans doute de la meilleure conception. Cependant il est possible aujourd’hui de stocker où on veut sur le réseau IP. Les images de caméras analogiques peuvent être interfacées par un encodeur, ou tout aussi bien via un DVR local accessible en IP. La fiabilité Certains systèmes de disques pourront mettre en veille les disques inutilisés quand aucune image ne provient des caméras leur étant connectées, et les réveiller dès que nécessaire. Cela permettra d’économiser de l’énergie et de produire moins de chaleur, ce qui sera utile pour la longévité de l’ensemble des disques. Aujourd’hui, certains disques de 1 To permettent de stocker à eux seuls les images d’une ou plusieurs caméras. Ils peuvent suffire aux besoins d’un commerce. Mais rien ne remplace la redondance entre au moins 2 disques. Si certains disques durs bénéficient d’une conception optimisée et d’une meilleure fiabilité, l’élimination des risques de pertes de données sera de préférence réalisée grâce à des systèmes de type Raid. L’acronyme Raid signifie “Redondant Array of Independent Disks”. Il s’agit d’un ensemble de technologies permettant de gérer la mise en sécurité des données. Les différents types de Raid sont numérotés de 0 à 5 et peuvent se combiner. Le Raid 5 est très utilisé en vidéosurveillance, car il représente un bon compromis entre le coût et la sécurité. Sans doubler l’ensemble des disques pour construire un miroir, il est possible en Raid 5 de reconstruire les données perdues, même si cela sera très long. La capacité disponible avec un ensemble de n disques de capacité c est de (n-1)c. Le Raid 0, qui permet d’augmenter les performances d’un système, le Raid 1 qui consiste à doubler chaque disque en miroir pour la sécurité des données, et le Raid 0+1 qui combine les 2, sont peu utilisés en vidéosurveillance. Les autres types de Raid sont anecdotiques, surtout en vidéosurveillance. Pour plus de détails sur ces technologies, se reporter à la rubrique Internet de ce numéro. Les standards des réseaux de stockage Dès lors qu’un certain nombre de disques durs doivent être utilisés, ils seront placés hors du serveur principal dans un NVR, soit dans un simple serveur en réseau dédié au stockage, soit dans un boîtier relié en réseau. La façon d’adresser ces disques va être conditionnée par le type de périphérique de stockage, NAS ou SAN, et le type d’interface utilisée, IP, iSCSI ou Fibre Chanel. Les NAS, Network Attached Storage, sont de simples unités de stockage sur le même réseau, utilisant tout type de disque, le plus souvent en Raid. Leur système d’exploitation peut être minimum, et les données seront stockées et adressées sous forme de fichiers. Les baies de stockage apparaissent comme des volumes partagés sur le réseau. Les SAN, Storage Area Network, sont eux-mêmes des réseaux, dédiés au stockage. Ils peuvent comprendre plusieurs unités complètement mutualisées. L’architecture SAN permet aux données d’être stockées et adressées en mode bloc de données. Un espace de stockage dans les baies est vu dans le serveur principal comme un de ses disques durs. Les transferts de blocs dans un SAN sont plus rapides que les transferts de fichiers dans un NAS, grâce à l’absence de système de fichier. Ceci est d’autant plus important que le nombre de flux augmente et que la bande passante du réseau décroît. Par ailleurs, plusieurs NAS peuvent coexister avec chacun leur répertoire, alors que la capacité d’un SAN peut croître avec un seul répertoire. Il est plus facile avec un SAN d’étendre la capacité de stockage, qui est en fait illimitée, par rajouts de disques ou de baies, elles-mêmes pouvant être des NAS. Les baies SAN sont un moyen plus évolutif de stocker de gros volumes de données. Il est également intéressant de pouvoir sécuriser les données dans un SAN par réplication entre 2 baies. Le coût d’un SAN peut être prohibitif pour la plupart des installations de vidéosurveillance, même avec quelques dizaines de caméras. Aussi la coûteuse interface Fiber Channel longtemps utilisée par les SAN fait progressivement la place au protocole iSCSI, utilisant les commandes SCSI encapsulées dans TCP/IP. Mais la plupart des installations de quelques dizaines de caméras seront bien avisées d’utiliser des NAS moins coûteux et répondant bien aux besoins. A noter la disponibilité chez Bosch de baies NAS en iSCSI et Raid 5 de capacités 2 et 6 To. Elles conjuguent la rapidité du iSCSI à l’équilibre du NAS et du Raid 5. La pratique Le choix et la conception d’un système de stockage répondent à des besoins, des préférences et des contraintes budgétaires. Si des compromis doivent être réalisés, on se posera la question de les faire aux dépends de la durée de stockage ou du nombre d’images par seconde, par exemple. Il vaudra sans doute mieux s’organiser pour conserver les images moins longtemps plutôt que de réduire la quantité de preuve dans une séquence d’images. Faute de SAN en Fiber Chanel, on sera satisfait avec un NAS en réseau cuivre. Pour des raisons d’économies, le même serveur peut simultanément héberger le gestionnaire de vidéosurveillance et le stockage sur un ensemble de disques montés en Raid, et pourra évoluer avec un NAS. Cet article est extrait du Magazine APS n°166 - Décembre 2007. |